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Revue sociale, ou Solution pacifique du problème du prolétariat. Boussac :  P. Leroux, 1845-1850. ISSN 2021-1066.

N°9: Juin 1846 :

. Lettre sur le fouriérisme par Pierre Leroux

. «  Barbares et civilisés » par G Champseix

. " Doctrine de l'Humanité : de la religion nationale ou du Culte " par Pierre Leroux

. L'Agrariarisme aux USA par F Vidal

. Poésie : les deux Poètes par E Tissier

N°9: Juin 1846 :

. 1 - Lettre sur le fouriérisme par Pierre Leroux

Ou Pierre Leroux qui pourrait passer pour un moraliste, montre que sous les apprences de rêvéries sympathiques en libertinages, doublées d'imangination débordante, le plan de réorganisation de Fourier est un EUGENISME - et d'une, ou donc et par conséquent, le délire militariste de sexualités débridées renvoie à l'armée allemande en gestaporno ayant pratiqué l'eugénisme contre les Juifs, les Communistes , Socialistes, Homosexuels, Tziganes, Roma, Sinti, etc ...Et de deux.

Encore, le refus des critiques tendent donc au fascisme, et de trois - et,  si on veut bien " délirer avec Fourier " pour effrayer le curé et le bigot, Pierre Leroux nous démontre qu'il en est tout autrement si on désire prendre une responsabilités collecytive en un plan d'organisation Sociale par l'Egalité et pour l'Humanité - et de quatre : les renvois à l'Expérience et au Consentement achevant la démonstration Lerouxienne contre Fourier et Malthus à la fois.Et de cinq.

Vous voulez, mes amis, que j'interrompe ma discussion avec les économistes, pour vous parler de Fourier et du Fouriérisme.. Je crois Malthus plus redoutable que Fourier, et d'ailleurs la réfutation de l'un est un acheminement à la réfutation de l'autre. Attaquer le Capital, comme j'ai commencé à le faire, c'est attaquer Fourier tout autant que Malthus. Sachez que les deux Ecoles, celle des économistes et celle des Fouriéristes, se tiennent par plus d'un heu. Sachez que leurs solutions du problème de la population et de la subsistance, bien qu'infiniment différentes dans la forme, se ressemblent terriblement au fond. L'ùne et l'autre Ecole résolvent ce problème en ne le résolvant pas. L'une, l'Ecole Economique, le résout en faisant ou en laissant mourir tout l' excédant de population qui dépasse la demande des riches, c'est-à-dire. le besoin que les riches ont des pauvres. L'autre, l'Ecole de Fourier, a, pour diminuer la population, des moyens que je n'hésite pas à déclarer un million de fois plus outrageants pour la nature humame. " ( ... ) 

Encore une fois la déification d'un homme qui tout naivement a imaginé tant de folies et a pris le mal pour le bien, à la façon de tant d'autres esprits nourris ou plutôt empoisonnés. du sensualisme du dernier siècle, n'a rien qui puisse vous émouvoir: .. vous devez être calmes là-dessus comme sur les ballets que le genie des succes-seurs de Vestris peut monter sur les tréteaux de l'Opéra. La Démocratie Pacifique, avec tout son manège, ne devrait pa.s même vous scandaliser. Quant à vous faire craindre pour l'Evangile et la Philosophie, pour la vérité et l'idéal, je l'en défie bien! Etant donnée l'idée que Fourier se faisait du culte et de la religion, idée que ses disciples doivent nécessairement partager, je ne vois dans ces honneurs divins qu'on lui a rendus. en attendant la formation générale du corps olympique, qu'un divertissement semblable à ce que nous trouvons au théâtre. Par exemple, dans la pièce de Molière, quand il fait le bourgeois-gentilhomme Mamamouchi, chaque spectateur sait bien que ce bourgeois n'est ni Turc, ni mamamouchi. On sait qu'il est bourgeois, bourgeois de Paris, et que c'est parce qu'il a voulu se faire gentilhomme, donner des fêtes somptueuses, délaisser sa femme et avoir des maîtresscs, qu'on le fait mamamouchi avec toutes sortes de paroles ridicules. Christifier Fourier ne peut de même tromper quiconque connaît Fourier. Si Fourier était quelque divinité, il serait l' Ante-Christ : Comment pourrait-on crier à l'illusion, quand la Democratie Pacifique le compare au Christ et s'il fait le successeur de Jésus? " (...)

Peut-on rire avec le RÉVÉLATEUR DES DESTINÉES se moquant de la VÉRITÉ, de l'ÉGA·LITÉ , de la JUSTICE! Fénelon a écrit, en parlant de l'éducation et des mœurs des Crétois , quelques pages admirables, dans lesquelles il exalte cette mâle vertu qui consiste à se vaincre soi-même, et se rendre par là invincible; où il flétrit les fausses richesses, et préconise les vrais trésors que l'homme doit s'efforcer d'acquérir; où il invite les gouvernants à la justice et à l'égalité, défendant avec une éloquence de cœur toute-puissante la cause des pauvres et des opprimés. Mes amis, ces pages sublimes n'ont été pour Fourier qu'un exemple du degré de folies où les dogmes de modération peuvent conduire l'esprit humain.

Il ne veut pas d une vertu qui condamne en quelque chose l'exigence des passions. Arrière les entraves ! l'homme est fait pour jouir ; vive le plaisir ! Renoncer aux richesses qui Ie procurent , c'est le fait d'un insensé qu'il ne faut ni plaindre. ni secourir. Vive le Capital ! Prêcher l'égaité condamner le Capital accaparé par quelques-uns, demancler qu'il devienne la propriété' collective de tous, c'est détruire dans son germe l'Harmonie future, c'est commettre d'abominables hérésies de dogme, d'horribles crimes de lèze-passions. ( ... ) 

la haine des principes démocratiques, la haine de la vertu, voilà tout Fourier. En combien de passages de ses écrits n'a-t-il pas affiché cette haine d'une façon cynique! On peut même dire que s'il hait tant Fénelon, c'est qu'il hait encore plus la Révolution Française, dont Fénelon fut philosophiquement un des pères. C'est un fait bien connu que Louis XlV ne put souffrir l'auteur du Télémaque et l'accabla de sa disgrace, quand il eut jeté les yeux sur les pages que Fourier poursuit de ses injures. Ainsi Fourier, le révélateur des destinées, continue la vengeance du grand roi contre le disciple de l'Evangile! Fénelon, suivant Fourier, s'est trompé en tout, et il n'y a pas une seule vérité dans son livre : « Tel est, dit-il, le piège des ouvrages bien écrits : déraison politique et morale. Pas une phrase ou l'on puisse concilier l'auteur avec lui-même; pas un précepte compatible avec le sens commun. » Fourier, par bonté d'âme, se sentirait disposé à éclairer Fénelon; mais il ne peut continuer une si rude tâche : il y a trop à redire dans ce pauvre livre. Chaque proposition , depuis la première : « Calypso ne pouvait se consoler du départ d'Ulysse,» jusqu'à la dernière : «et reconnut son père » chez le fidèle Eumée, » chaque proposition renferme au moins vingt balourdises. (...)

Sur l'Art de l'Amour ....

Aussitôt que dans l'amour vous introduisez le sentiment et la con-naissance, les vraies lois de la Nature se révèlent à vous. Le sentiment vous révèle que l'amour est la constance, puisqu'il est l'amour. La connaissance vous apprend que le sentiment a raison, et que l'inconstance est le tombeau de l'amour et du principe même de l'a-mour. La connaissance vous apprend que Dieu a donné à l'homme, en le créant, des lois nécessaires, et que notre progrès infini consiste à connaître de plus en plus ces lois pour nous y conformer; qu'une de ces lois, c'est l'union de l'homme et de la femme pour constituer la famille, et qu'il est impie et contraire au bonheur de l'homme de séparer cette union de sou but. Les moralistes, les philosophes, les législateurs, tous les hommes de la connaissance, se trouvent ainsi d'accord avec tous les poètes, avec tous les artistes , pour définir l'amour la constance ; et les uns et les autres laissent les sensualistes, auxquels manquent à un haut degré le sentiment et la connaissance , prendre une apparence pour la réalité, et la mobilité ou l'inconstance pour le bonheur.

Le caractère de Don Juan, cette création de l'art moderne, que les partisans de la mobilité ont voulu nous faire admirer en le toutnant au profit de leur système, n'a jamais eu, dans les divins artistes qui l'ont créé, le sens que ces sophistes prétendent lui donner. Dans la pièce de Molière, qui n'est qu'une ébauche sublime à quelques égards, comme dans l'opéra de Mozart, qui est un poème complet et incomparable, l'intérêt dramatique est pour les victimes de Don Juan. Quant à lui, il paraît comme une âme forte qui méprise la su- perstition et ne veut pas qu'on lui impose d'entraves. Il frappe, étonne, intéresse, sans qu'on éprouve pour lui ni sympathie ni pitié. Don Juan, c'est déjà le Manfred de Byron, ou plutôt c'est le type de tous les héros de Byron, et c'est déjà aussi le Faust de Goethe. Mélange de grandeur et de ténèbres, de courage et de lâcheté, de vertu et de crime, Don Juan a sans doute pour carrière la volupté : mais il faut être bien peu sensible à l'art, pour ne pas voir que c'est son caractère qui intéresse, et non pas le charme de la mobilité amoureuse ; il faut être bien peu intelligent pour ne pas voir que Don Juan ne trouve que le malheur dans cette mobilité. Quelle pitié que de séparer da caractère de Don Juan l'exercice de ce caractère, d'admirer l'occupation où cette force se consume, et de diviniser l'erreur sous le nom de volupté ! En vérité, les admirateurs de Don Juan ainsi compris sont de pauvres et impuissants don Juan !

Don Juan, comme Manfred, comme Faust, comme Lélia, comme tous les types sublimes sortis à notre époque des êtres vraiment artistes qui sentent la vie et la manifestent c'est l'homme aspirant. à travers les tënèbres qui nous entourent encore, à la liberté légitime, laquelle comprend l'amour et la famille. Par l'amour, par la famille, l'homme tend à échapper au régime des castes , comme il tend à échapper à ce même régime par la justice organisée dans l'Etat et dans la propriété. Don Juan , Manfred , Faust , Lélia, appellent la cité future, l'Egalité future, et nous les contemplons avec une certaine admiration, sans les plaindre, lorsque, sur les ruines de toutes les superstitions, nous les voyons poursuivre jusque dans les enfers cet idéal encore incompris. Mais penser qu'ils sont venus sur la terre, ces fils de l'imagination véritable, pour établir dans le monde ce que Lucrèce, rappelant les premiers âges du monde , nomme connubia  (...) mixta, et ce que les Fouriéristes appellent t'ordre sériaire, c'est une absurde supposition. . . . . • Mais je sens, mes amis, que je me laisserais entrainer et que cette lettre n'aurait pas de fin, si je voulais traiter ce beau sujet du véritable progrès dans l'Amour...(....)

 Fourier : Il y a chaque matin une ample déconfiture de poursuivants et »poursuivantes, au grand contentement des légions de Bacchanales »qui font leur profit de cet amoureux martyre; car le remède ordinaire à une telle mésaventure, c'est de s'étourdir pendant quelques jours avec les Bacchantes, les Aventurières et autres cor- .,porations de l'armée qui exercent la philanthropie. Quand on connaîtra les détails de ces diverses fonctions, et le mécanisme des sectes amoureuses dans les armées de l'ordre combiné, , on trouvera les amours de la civilisation si monotones, si pitoyables, qu'on ne pourra supporter la lecture de nos romans et de nos pièces de théâtre; l'on concevra que l'admission aux armées devienne une faveur dans l'ordre combiné; qu'il se présente le double des volontaires que l'on désire, et que par le seul levier de l'amour on puisse rassembler cent vingt millions de légionnaires des deux sexes, qui exécuteront des travaux dont la seule idée glacerait d'épouvante nos mercenaires esprits (1). » (...) 

 

Leroux : " Fourier nourri de la lecture de Rétif-la-Bretonne, son devancier et presque son émule, a cru naïvement avoir fait une grande découverte en imaginant une nouvelle pornographie, pour employer le nom grec (car le grec dans les mots brave l'honnêteté) que Rétif avait donné à son plan d'amour phalanstérien. Il faut voir dans les livres de Fourier, et surtout dans son premier ouvrage, la Théorie des quatre mouvements et des destinées générales, qu'il publia comme le prospectus et annonce de la découverte, il faut voir la confiance enfantine qu'il avait dans ce ressort de la volupté organisée au moyen de fonctions et de fonctionnaires que son imagination, vivant plutôt de vieux que de neuf, puisant dans les annales du passé, ou scrutant curieusement dans tous les égoûts de la civilisation, dans toutes les sentines du vice, se représentait comme devant entrer dans le plan de l'organisation future. Il faut voir cela, dis-je, car c'est curieux! Il faut l'entendre quand il s'écrie dans son Discours préliminaire : " Quant aux particularités de l'ordre sociétaire, quant aux jouissances qu'il doit nous procurer, il faudra, je le répète, user de ménagements pour les annoncer aux civilisés. Ils ne pourront pas se façonner subitement à l'idée du bien-être qui les attend; et les esprits se soulèveraient, si on leur exposait sans précaution la perspective de délices dont ils vont jouir sous très peu de temps; car il f audra a peine deux ans pour organiser chaque canton sociétaire' et a peine six ans pour achever l'organisation du globe entier, en supposant les plus longs délais possibles (1). » (...) 

Mais comment la raison aurait-elle pu pénétrer dans un esprit envahi pat cette idée sublime de la restauration des Bacchanales? · Fourier portait Ia confiance jusqu'à croire qu'à sa voix, le genre humain, et particulièrement les femmes, allaient, avant deux ans • comme il le dit, forcer la main aux politiques pour l'organisation de la liberte amoureuse. Il croyait que Napoléon (on était en 1808) ne pourrait pas faire autrement que de réaliser son système....

Et toutefois Fourier ne se dissimulait pas à lui-même que la nature humaine devait beaucoup changer pour que sa politque galallte fût réalisable. A propos du passage cité plus haut , où il montre, sous les noms de Pollux et de Galathée, comment l'amour engendrera de si belles choses, il se fait en note cette petite objection : " Des civilisés diront que Pollux ne tiendra aucun cas des consolations des Bacchantes, et que s'il est bien amoureux de Galatée, il rejettera avec dédain les dévergondées qui viendront s'offrir à. lui. " !

Mais cette objection ne l'embarrasse pas, et il répond : "En effet, telle serait la marche de l'amour dans le monde civilisé. Mais LES PASSIONS ONT DANS CHAQUE PÉRIODE SOCIALE UNE MARCHE DIFFÉRENTE (3). ''

Toute l'absurdité des rêveries de Fourier se révèle dans cette phrase : Les passions ont dans chaque période sociale une marche différente. Car ici ce mot différent, pour s'accorder avec les transformatioas que Fourier nous présente, signifie évidemment contradictoire. En effet, l'Humanité tout entière, par le développement de ses diverses civilisations, par les enseignements de tous ses sages, par les préceptes de tous ses législateurs, par le concert de tous ses savants, par l'accord de tous ses artistes, a montré qu'elle regardait la mobilité comme un mal, et la monogamie comme infiniment supérieure à la polygamie, ou plutôt comme la vraie loi de l'homme; et voilà Fourier qui ne retourne pas seulement à la polygamie , mais qui détruit fondamentalement ce qui constitue l'amour! Et il appelle cela une marche différente des passions! C'est une marche contradictoire qu'il aurait dû dire. Or il est faux que les passions, dans le progrès successif de l'Humanité, aient une marche contradictoire. Le progrès n'est pas la destruction de la nature humaine, ni le renversement de la tradition. Loin de là, le progrès est l'avènement de ce qui a toujours été dans l'homme à l'état de germe, et de ce qui a toujours préexisté dans l'histoire à l'état de prophétie."

A-t-il jamais eu recours à l'expérience pour s'assurer de la certitude d'aucune des idées fantastiques qu'il a ~ jetees sur la physique et l astrononne? Et pourtant quand il s agit du monde hors de nous, du monde que nous appelons physique, l'expérience est le seul critétium de certitude sur lrquel un homme de sens puisse appuyer ses raisonnements et ses inductions. A-t-il jamais. eu recours à l'altérité du consentement pour s'assurer de la certitude des idées véritablement exstraordinaires que la vie humaine lui inspîrait ? Et pourtant iI n'y a que le consentement qui puisse nous assurer que nos idees personndle· ne sont pas de pures rêveries, surtout lorsqu'il s'agit d'un plan d'organisation que doive accepter les autres hommes ? 

Fourier étant ainsi placé au point de ce qu'il appelle l'écart absolu, c'est-à-dire à cet état que l'on appelle ordinairement déraison, ne pouvait évidemmeut rencontrer aucune borne dans sa critiqùe;

( A propos de Fénelon ) : "  il est de la doctrine de la Perfectibililé humaine, il marche à !'Egalité. Sans doute Il ne .précise pas, il ne formule pas son aspiration; il vit au dix-septième siècle, mais cent ans plus tard il aurait appelé à l'Egalité. Son point de départ est Jésus et l'Evangile : s'il était venu après la Philosophie, il aurait vu et demandé clairement ce qu'il a mis au fond de tous ses écrits par la seule pénétration intuitive de sa grande âme. L'idéal dans toute sa pureté, dans toute sa grandeur, est la sublime vision qui brillait incessamment à ses yeux. Il aspirait à se modeler et à modeler les hommes sur les types qu'il admirait dans le royaume de la beauté. " ( ...) 

Fourier le déclare ,plein de contradictions en cet endroit, et il se trompe; il n'y a pas de contradictions, il y a des restrictions. Fénélon permet tout dans la mesure et la vérité , mais il défend tout dans l'excès et l'erreur. A ses yeux le plus bel apanage, la plus illustre marque de l'Humanité, ce sont les passions, mais les passions idéalisées dans leur but et dans leur exercice. Qui oserait le dire avec Fourier ignorant et insensé?

Les débris. du Catholicisme seront emportés par le temps; le Christianisme développé par la Philosophie deviendra le fondement de la religion de l'Egalité; les formes changeront; la superstition, l'erreur, l'idolâtrie, la nuit disparaîtra aux rayons éclatants du Soleil de la vérité: mais quelque évolution que fasse l'Humanité, il lui restera dans le souvenir la mémoire de tous les vrais saints , tant ceux que l'étroite Eglise actuelle proclame, que ceux qu'elle rejette et que la Philosophie honore. Parmi ces saints, Fénelon tiendra une des plus belles places. Il demeurera comme un type de grâce, de douceur, de pureté, de grandeur idéale et de charité divine et humaine. Il nous est venu tel, consacré par ses contemporains èt par ceux qui les.ont suivis jusqu'à nous. Nous le léguerons à notre postérité entoure de notre amour et de notre respect, pour que nos descendants n'aient pas à réviser, à notre honte, en lisant ses œuvres immortelles, un jugement inique et absurde. Consolons-nous, personne ne songe à porter ce Jugement: le Beau est le Beau. Fourier seul pouvait écrire l'impure critique dont je viens de vous rendre compte et ceux qui l'ont réimprimée, égarés par son système, pouvaient seul l'admirer. Pierre Leroux

. 2 - «  Barbares et civilisés » par G Champseix

Extrait du Barbare : " Le Barbare d'aujourd'hui, c'est l'homme sur lequel la sensation règne en souveraine, malgré des manifestations du sentiment et de la connaissance parfois empreintes de génie. Esclave du réel, de l'objectif, l'oisiveté, la table, la luxure se le disputent et se le livrent tour à tour. Attaché à la matière par mille liens, il ne peut faire un pas sans faire une chute, et ne se relève d'un côté que pour retomber aussitôt de l'autre. Il est à plaindre, mais il ne le sent pas. Il se justifie à ses yeux, et tente de se justifier devant les hommes qui ne lui ressemblent pas, en disant que la Nature ne nous a donné des passions que pour les satisfaire, que vivre c'est jouir, n'importe à quel prix et par quels moyens, et que ceux-là seuls condamnent sa conduite, qui sont impuissants à l'imiter. Le Barbare est irascible, jaloux, vindicatif, hautain, orgueilleux, compliqué. Il divise les hommes en inférieurs et en supérieurs. Il pose devant les premiers, et les tient à distance ; il rampe devant les seconds, et recherche leur société. Il ne se communique à ceux-là que pour se faire servir; il se prostitue à ceux-ci pour en retirer des honneurs O!l des richesses. Egoïste sans terme de comparaison, il se construit au milieu du monde comme un cercle fortifié au centre duquel il se place, et dans lequel il attire le plus de biens matlriels qu'il peut en prendre. Il entasse, il amoncelle; il a toujours les bras tendus et le cœur cupide pour s'approprier encore, et, assis sur tas de richesses qu'il s'est composé, il fait bonne garde sur son butin, l'œil vigilant et le geste plein de menace. " ( ...) 

Extrait du Civilisé : 

" Il arrive ainsi à ce sublime degré de la vie qu'on appelle la vieillesse. Il présente alors au monde le grand spectacle de la réunion des plus brillantes vertus, des plus riches qualités, des dons les plus précieux: la maturité, le complet, le calme, la force, la Justice, la sagesse. Il est enfin tout ce qu'il était d'abord, tout ce qui  a été dans sa vie, mais tout cela élevé à sa plus haute puissance relativement à ses innéités quant à lui, et relativement à l'époque où iI vit quant à l'Humanité avec laquelle il marche , par laquelle il progresse, et de laquelle il est inséparable. Il meurt sans angoisse ni agonie, sans crainte ni terreur, avec calme et sérénité, plein de confiance et d'espoir en Dieu, croyant à la vie éternelle, sûr d'un réveil dans la vie et là où est la vie , où est l'Humanité, où est Dieu. Il meurt comme autrefois il s'endormait chaque soir pour se reposer, réparer ses forces et continuer le lendemain sa vie active, aimante, et intelligente." ( ...) 

. 3 - " Doctrine de l'Humanité : de la religion nationale ou du Culte " par Pierre Leroux

" Nos pères ont écrit sur leur drapeau : LIBERTÉ, FRATERNITÉ, ÉGALITÉ, UNITÉ. Quand nous entendons outrager cette devise, ce n'est pas de l'indignation que nous éprouvons, c'est de la pitié.

Mais néanmoins nous covenons volontiers que, toute sainte qu'elle mit, cette devise n'est encore qu'une phrase exprimant la vie d'aspiration et de désir de l'Humanité. Nos pères, résumant en eux l'Humanité, ont posé un problème qu'ils n'ont pas résolu. La preuve qu'ils ne l'ont pas résolu, c'est la situation actuelle de la France et du monde.

Où trouverez-vous ce que ces termes de liberté, de fraternité, d'égalité, représentent? Où trouverez-vous l'unité, c'est-à-dire la synthèse qui permettrait aux hommes de réaliser entre eux la liberté, la fraternité, l'égalité ?

Au lieu de l'unité, l'Etat n'offre aujourd'hui qu'une anarchie, dans laquelle règhe la licence sous le nom de liberté, où l'égoïsme occupe le rang que devrait occuper la fraternité, et où le despotisme, sous des noms divers, remplace l'égalité. On dit que Gœthe, quand il sentit venir la mort, s'écria: «La nuit, la grande nuit,,,", et ne dit plus rien ensuite. A voir ce que devient la France, on serait tenté de s'écrier: La nuit, la grande nuit, et de se voiler la tête.

On aurait tort pourtant ; car ce serait prendre pour la mort ce qui n'est qu'une crise de la vie.

L'Humanité est arrivée à se révéler sa nature et sa destinée, ses droits et ses devoirs: qu'y a-t-il d'étrange qu'elle soit tombée dans la prostration qui suit toutes les exaltations sublimes ! La grandeur du mal présent répond à la grandeur de notre idéal. Au lieu de se voiler la tête, il faut s'attacher au problème posé par nos pères; il faut embrasser avec foi leur formule ; il faut en faire une SCIENCE, une RELIGION. «Il faut, disaient nos pères, élever à la hauteur d'une RELIGION , Cet amour sacré de la patrie et CET AMOUR PLUS SUBLIME ET PLUS SAINT DE L'HUMANITÉ, sans lequel une révolution n'est qu'un crime éclatant qui détruit un autre crime ". C'est à quoi, pour notre part, nous avons consacré notre vie toute entière. Aucun autre but ne pouvait nous paraître utile en comparaison de celui-là. " ( . .. ) 

Nous essayons d'y prouver qu'il est possible de concevoir une religion sans théocratie. Qu'une religion sans théocratie serait la vraie religion. Qu'une religion sans théocratie serait cette UNlTÉ invoquée par nos Pères, cette synthèse où les hommes réaliseraient entre eux la liberté, la fraternité, l'égalité. (...) 

Depuis quelques années, on s'est habitué à appeler socialistes tous ceux, quels que soient leurs, principes et. leurs plans, qui invitent les hommes à sortir de l' anarchie et a reconstituer l'ordre social . A ce titre, nous-même qui avons, il est  vrai, toujours combattu l'individualisme, mais qui n'avons pas moins combattu , contre toute fausse doctrine qui sacrifierait l'individualité à la société collective, nous sommes aujourd'hui désigné comme socialiste. Nous sommes socialiste sans doute, si l'on veut entendre par socialisme la doctrine qui ne sacrifiera aucun des termes de la formule: Liberté, Fratemité, Egalité, mais qui les conciliera tous. Dans notre foi profonde, en effet, tout système qui ne satisfait pas à tous les termes de cette formule ne peut être qu'une erreur. C'est avec ce criterium que la postérité, sortie des ténèbres où nous sommes, prononcera en définitive sur les systèmes qui se produit sent aujourd'hui. Nos enfants seront les juges, mais cette formule de nos pères sera la base de leur sentence. Je dis que nos enfants prononceront d'après cette formule; mais nous-mèmes, que nous en ayons ou non conscience, n'est-ce pas d'après cette formule que nous jugeons dès aujourd'hui et le présent, et les systèmes qu'il engendre, et les utopies qu'on lui oppose ? (...) 

" Nous ressemblons à un mécanicien dessinant une  machine qui n'est pas encore exécutée, mais qui peut l'être. Or ce qui est  une fois démontré possible, s'exécute tôt ou tard; car si les  hommes ne réalisent pas le bien, c'est qu'ils ne le croient pas possible ". (...) 

" En général, sous prétexte de liberté, les Français n'ont aucune  liberté. Ils sont libres négativement. Ils sont libres de penser, mais  ils n'ont pas la permission dr se réunir pour se communiquer leurs pensées. Ils sont libres d'imprimer leurs pensées, mais ils ne sont pas libres d'avoir une presse et des caractères d'imprimerie. La liberté  de l'imprimerie, qui existe en Angleterre, en Amérique, en Belgique, en Suisse, dans tous les pays libres, n'existe pas en France. Il aussi que ces Français, si libres, aient un capital disponible s'ils  veulent publier un journal, qu'ils fournissent caution et qu'ils paient  rançon: leur pensée, si libre, ne peut parcourir le monde que chargée d'un impôt qui lui rogne les ailes. Ils sont libres aussi de leurs personnes, ce qui ne les empêche pas de pouvoir être incarcérés préventivement et retenus en prison pendant des années entières sans  indemnité; car il n'y a rien en France qui ressemble  à l'habeas corpus des Anglais. Ils sont libres enfin de disposer de leur travail; c'est-à-dire que, sons le nom de liberté d'industrie, ils sont libres d'être esclaves et libres de mourir de faim. Je ne  trouve pas d'autre terme pour exprimer l'épouvantable esclavage ou  gémit, au nom de la liberté, l'immense majorité de la  nation. Quand je pense que le salaire n'a pas augmenté monétairement depuis 89, et que les objets de première nécessité ont augmenté du quart au tiers; " ( ...)

Qand je pense à cela, dis-je, et que je vois appeler " liberté " un mécanisme  aussi spoliateur, aussi destructif de la nature humaine ~ et, on me  permetera de le dire, anssi assassin, un rnecamsme qui (et la choseest démontrée) a empèché de naître ou a fait mourir de misère, depuis un demi-siècle, plus du double de la population actuelle, je ne  puis m'empêcher de penser que cette liberté sans organisation n'est que la liberté du mal. (...) 

D'un côté. les governant sont incapables de conduire la société à son but qui est l'unité religieuse et politique, l'association, l'organisation , l asynthèse : ils n'ont point les lumières ni l'inspiration du  coeur à cela :  ils sont mus par des instincts, et  croient qu'à des instincts. Ils ne se considèrent pas et ne pas considérés comme des législateurs, mais comme des gendarmes  qui maintiennent un certarn ordre dans la societé par des lois répressives de toutes sortes, des confiscations, des amendes, la prison et l'échafaud : il sne craignet rien tant que la discussion de principes qui pourrrait rendre aux hommes quel courage, quelque noblesse, quellque élévation .  Ils aiment mieux avoir à  gouverner matetiellement que spirituellement. Dse athées leur conviendrait mieux à conduire que des hommes religieux. Mais ils aiment encore mieux l'indifférence en matière de religion. IL leur faut une apparence du culte pour gouverner. Ils trouvent cette apparence dans ce qu'ils nomment officellement la religion des français, et ils s'en servent.

D'un autre coté, la France est, comme on dit, philosophe. Elle a passé à pieds joints sur le Protestantisme pour embrasser la Philosophie : seulement la Philosophie tendait à un but : la constitution d'une unité religieuse; la Philosophie était en germe une religion. La France ne le voit pas encore, elle s'égare dans le dédale de l'athéisme et du scepticisme. Est-il étonnant que ses gouvernants la  traitent comme une nation de sceptiques indifférents, et qu'il foulent audacieusement aux pieds la liberté des cultes, sans rien faire pour amener l'unité sociale et religieuse qui rendrait les sectes inutiles? " (...) 

Ce qui peut nous sauver, c'est la foi, c'est la religion. Ce qui nous sauverait, ce serait l'unité religieuse. Ce qui nous sauvera ; c'est la secte qui aimera l'unité au point d'être l'unté. en germe, c'est la secte qui réalisera la liberté, la fraternité, l égalite.

. 4 - L'Agrariarisme aux USA par F Vidal ( ou anti-renters : adversaires de la rente ) 

"Les réformes sociales sont à l'ordre du jour aux· Etats-Unis. La vieille société y est fortement ébranlée sur sa base; et cependant nous n'airons, eu France, aucune idée de ce qui se passe au-delà de l' atlantique. Depuis deux ans que l'agitation se propage de I'une à l'autre extrémité de l'Union, personne n'a parlé chez nous de ce mouvement, personne ne nous a fait connaître les doctrines de ces hardis novateurs. Habitués que nous sommes à considerer notre pays camme le foyer de la civilisaiion, c'est à peine si, dans notre vanité, nous nous inquiétons de ce qui se passe hors de nos frontières. On dirait que la carte de France limite l'horizon du monde intellectuel et que rien de grand ne puisse se produire au-delà de cette circonférence .

Il est vraiment honteux, pour une nation comme la notre, de vivre dans une ignorance aussi grossière; et cette honte doit retomber avant tout sur nos journaux, qui sont les plus incomplets du monde, et sur nos journalistes, qui, en dépit de tout leur esprit et de tout leur bon sens,  sont les plus ignorants de tous les Journalistes civilisés.

Cependant les questions sociales qui s'agitent aujourd'hui en Amérique sont dignes, ai plus haut degré, de l'attention des économistes et des hommes d'Etat. Là aussi les vieux partis se décomposent et se transforment_; là aussi la politique est absorbée par l'économie et par le socialisme. Les vieilles rivalites des whigs et des torys, des radicaux et des conservateurs, s'effacent devant les immenses problèmes que soulèvent la misère et le prolétariat, la guerre des intérêts, la lutte du travail contre le capital, du capital contre le travail, la lutte de toutes les classes de la société. De tous les points de l'Union, un cri immense retentit: " The land! The land! the land·! ... La terre! la terre! la terre! ... » - Ce sont les salariés qui réclament l'indépendance et la sécurité, le droit et le moyen de vivre en travaillant, le droit au travail, surtout le droit à l'instrument de travail, à l'instrument par excellence, le droit à la terre, le droit de propriété! Ils sont las de travailler pour les autres; ils veulent travailler pour eux-mêmes." Les prolétaires des Elats-Unis demandent donc une réforme sociale, des lois agraires.  (...) 

Les agrariens veulent mettre un terme à cette odieuse exploitation des entrepreneurs; ils veulent que chacun devienne propriétaire des produits de son industrie; ils veulent que nul homme ne puisse vivre aux dépens de son frère; ils veulent qùe la moisson appartienne au laboureur, que la propriété soit réellement fille du travail, que l'oisif ne puisse prêter ses capitaux à intérêt, faire cultiver ses terres moyennant une rente, un fermage. Aussi les appelle-t-on anti-renter. ( ... ) 

" M. Th. A. Devyr, rédacteur du Williamsburg-Democrat, prit le premier la parole. Il commença par faire un tableau du paupérisme à New-York, dans les villes manufacturières, dans tous les centres de population. La concurrence, le salariat , la mécanique, la surabondance de bras sur le marché, voilà, disait-il, les causes énergiques dé la misère. Chaque paquebot apporte aux Etats-Unis des centaines d'émigrants européens, qui viennent augmenter le nombre des bras sans emploi , avilir chez nous le prix de la main d' œuvre: Le seul moyen de faire obstacle au paupérisme, c'est de mettre chaque homme à même de vivre de son travail, de vivre libre, indépendant des entrepreneurs d'industrie. Nous avons des millions d'hectares de terres publiques : que sur ces terres tout homme puisse s'établir avec sa famille; qu'on abolisse, au plus vite, la vente des biens de lEtat aux usuriers et aux spéculateurs; sinon bientôt tout le territoire se trouvera monopolisé." (... ) 

Suivent nombre d'extraits de journaux, réunions et compte rendus des anti-renter à New-York . 

" C'en est assez pour caractériser les nouvelles tendances des réformateurs. On voit que dès 1845, les principes proclamés en 1844 avaient produit leurs conséquences inévitables; on voit que les agrariens d'Amérique, comme les Saint~Simoniens de France ont été entraînés par la logigue au delà du but qu' ils s etaient primitivement proposé. Ils voulaient d abord la division des terres publiques ; ils ont bientôt demandé la modification du droit de propriété pour tous les biens sans exception, l'abolition de l'héritage, laissant aux titulaires acttuels le simple usufruit ou la jouissance viagère. L'association a fait d'immenses progrès en deux années. Dans les élections locales,· dans les élections générales, les réformateurs ont exercé une grande influence, obtenu un grand nombre de nominations. Ils ont contribué à porter M. Polk à la présidence , à écarter M. H. Clay, qui s'était prononcé contre l'aerari.arisme. Chaque numéro de la Jeune Amerique contient le bulletin des victoires électorales remportées dans les différents districts par le parti réformiste, et ces bulletins prouvent que ce parti grandit tôus les jours, conquiert d'ardentes sympathies." (...) 

L'Amérique semble être le laboratoire . où s'expérimentent toutes les théories conçues ailleurs. Tous les systèmes connus, toutes les écoles, ont des partisans aux Etats-Unis, qui réalisent les différentes utopies, pa1· groupes de cent, deux cents, trois cents (arnilles associées. En Europe, ce qui diffèrencie les écoles, ce sont les principes philosophiques et économiques : en Amérique, ce sont surtout les doctrines religieuses. Il y a des variétés infinies de socialistes. Disciples d'Owen, d'un côté, de Fnurier, de l'autre, Quakers, Moraves, l\1urmonites, vivent là-bas en groupes, exploitant le sol, exerçant l'industrie, pratiquant la communauté et la fraternité à leur manière. Tous les jours des colonies nouvelles se fondent; les unes prospèrent, d'autres tombent en décadence, pour se relever et tomber encore; et les populations accourent en masse dans ces établissements nouveaux. Au milieu des déserts, des villes surgissent instantanément, grandissent en quelques mois, et comptent, au bout de deux années, 3 et 4, 000 habitants. (...) 

Ah! l'avenir est là-bas, de l'autre côté del' Atlan· tique, dans le pays des terres vierges, des forêts et des ,prairies, des grands lacs et des fleures immenses, dans le pays des mines fécondes et du soleil. Les Américains le sentent déjà, ils comprennent qu'ils porte~t les destinées futures de l'Humanité. Ah! qui pourrait nous dire èe que sera l'Amérique dans deux cents ans, quand la civilisation aura été transportée au Brésil, ~~ l\iexique; gûand les sciences et les arts auront eu le temps de munr sur le nouveau continent, et de porter des fr.uits! li est probable que là-b~s, unjour, se réaliseront les i:êves des poètes et des utopi~tes, que règnera l'âge d'or, que l'homi;ne trouvera le pa,radis terrestre qu'il croyait avoir perdu!

Evidemment il est possible de faire deux remarques : 

1 / il semble un fait que Leroux ne soit pas au courant ud génoicde des amérindiens, car quald il est au courant de la colonisation de l'Algérie, il dénonce aussitot tou sles crimes 

2 / Deux cent ans plus tard, le capitalisme a ravagé les USA très loin des utopies socialistes mais en 2021, le vent tourne pourqui ne nie pas le capitalisme génocidaire écodaire....A suivre ...

. 5 - Poésie : les deux Poètes E Tissier

Extrait ( fin ) : Que l'amour désormais soit la forme choisie Et l'inspiration de toute poésie, Que les chants de la lyre épouvantent le mal. Poète du passé, silence! l'âme humaine Veut des hymnes d'amour, et non des cris de haine, Pour remonter à Dieu, source de l' Idéal.

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