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LBSKC-CRIAEAU E3R3 : De la Revue Sociale n° 10 : Pierre Leroux – Boussac – Juillet 1846

Revue sociale, ou Solution pacifique du problème du prolétariat. Boussac :  P. Leroux, 1845-1850. ISSN 2021-1066.

 

N°10 : Juillet 1846 :

. Lettre sur le fouriérisme (2) par Pierre Leroux

. Les Paysans (1) par Mme *** ( Pauline Roland )

. Aperçu général de Phrénologie par P Leroux

. Théâtre : Le Diogène de Pyat par E de Pompery

. Chronique du mois : la mort du Pape

Leroux reconnait " 3 maîtres " en Cabet , Saint Simon , Foutrier en tant que les 3 ont, après 1789, réouvert au réel de quelque chose des vraies suites de 1789 contre l'empire et la restauration : Saint Simon en, la préscience de la révolution indiustrielle et des transforamtions. Fourrier dans un rapport à l'Imaginaire qui explose uen seconde fois après Voltaire les miasmes de restauration de l'empire monarchie et Cabet depuis la Tereur sur l'égalitarisme absolu en précommunisme : or Leroux s'affranchit de Saint Simon qui par Enfantin sont dans les suites d'une bricolage avec Fourrier sans se méfier du capital ....alors que Leroux contre cabet la terreur ( dite communiste ) enlève la criminogénie à gauche, pour refonder un Socialisme anti-autoritaire, déjà éco-socialiste, authentique : critiquant alors Saint Simon et Fourrier comme insuffisant, il ne sera vraiment compis et entendu que 15 ans après 1830 en la Revue Sociale quand avec les Canuts et le constat que " rien n'a changé entre 1830 et 1845", Leroux montre et démontre que ce qui a changé c'est que Fourier, Cabet, Saint Simpon ont FAUX dorénavant , et que la refondation de la République La Sociale passe par les analyses et critiques de Fourier dans la Revue Sociale à Boussac. Là, la synthèse Lerouxienne se donne à plein, étayée et démontrée, mise en actes et PRAXIS à Boussac avec égalité de salaires hommes femmes et associations coopérative qui révinvestit les bénéfices de la Revue pour l'Association : la pratique pionnière du Socialisme est une réussite à Boussac avec Pauline Roland, et la démontration du feuilleton intellectuel et philo, sociale et concret de la Revue Sociale dans toute l'Europe, pemet la Révolution de 1848 où Leroux aura été le rassembleur, le mouvement de synthèse à travers la Laicité LIBERTE EGALITE FRATERNITE à remettre aux frontons des édifices publiques pour réaliser la Sociale de 1848.

 

N°10 : Juillet 1846 :

.1-  Lettre sur le fouriérisme (2) par Pierre Leroux

" Qu'on veuille bien Considérer que l'histoire entière de ia philosophie est pleine de polémiques. Il est impossible de travailler à l'édification des doctrines que l'on croît vraies sans sentir le besoin , d'anéantir celles que l'on croit fausses. Il y a des opinions qui ont accompli leur œuvre, et avec lesquelles il est temps d'en finir. Les erreurs gênent les vérités, et les empêchent de se rapprocher, de se condenser, de triompher. Voilà pourquoi ceux qui sont le plus occupés d'élaborer leur propres idées et de rassembler toutes leurs forces pour arriver à l'établissement systématique des vérités qu'ils possèdent déjà ou qu'ils entrevoient, sont cependant forcés quelquefois de se détourner de ce travail intérieur, pour critiquer les autres. Il en a toujours été ainsi dans la religion et dans la philosophie et c'est bien à tort qu'on a quelquefois attribué à de miserables passions, ou regardé comme vaines, toutes les utiles et nobles polémiques dont tous les siècles nous ont légué des exemples. Il serait bien plus vrai de reconnaître que si Dieu a livré le monde aux controverses des hommes, comme dit l'Ecclésiaste, c'est qu'il a voulu faire avancer l Humanité par le moyen même de ces controverses .  Voilà ce que nous écrivions, il y a une douzaine d'années en commençant à réfuter l'Eclectisme ! et voilà ce que nous nous contentèrons de répondre aux insnuations de la Démocratie Pacifique, qui, apres nous avoir iterativement sommé d'examiner le Fouriéisme, nous accuse aujourd'hui de  mettre notre honneur à démolir, sans les avoir apprises, les doctrines qui s'élèvent autour de nous.»

" Le prêtre confesseur d'Enfantin, ce prêtre androgyne qui attire et harmonise les hommes par l'attrait des sexes, n'est-ce pas le confesseur sympathiste de Fourier? Les Enfantiniens cachaient-ils qu'ils avaient pris la moelle de Fourier, sa politique galante et sa liberté amoureuse? cachaient-ils qu'il résolvaient comme lui le problème de la population et de la subsistance, par la stérilité des femmes en huitieme période ? ..."

"J' ai connu Fourier, vous dis-je, sous le masque de Saint-Simon. Je maintient que Saint-Simon était un génie véritable, dont les travaux ont eté dans la vraie ligne du progrès de l'Humanité. Celui- la, Je n' ai jamais craint et ne craindrai jamais de reconnaître ce que je lui dois. Mais quand, sous son nom, j'ai aperçu ce qu'on me cachait, ce qu on tenait en réserve, comme en un mystérieux sanctuaire, et ce qu'il fallut bien à la fin découvrir à tous les yeux, savoir la doctrine de Fourier et la métaphysique de Hégel accouplés par un etrange amalgame aux vérités de Saint-Simon, j'ai frappé avec mes amis le fantôme, et le fantôme est tombé : il s'appelait Enfantin."

" Fourier a nettement confondu les trois termes de la nature de l'homme en un seul, sensation. Fourier exclut donc toute science; et en effet quelle science est possible ou désirable après sa révélation? Les hommes ont des instincts ou des passions; en vertu de ces passions, ils se groupent; ainsi groupés, ils s'attirent ou se repoussent; ils se livrent à la cabaliste, à la papillonne, ou goutent des plaisirs composites : il n'y a pas d'autre science. Quelle science voulez-vous imaginer? toute science se confond dans ce que Fourier appelle l'ordre seriaire. La science, c'est la manifestation des douze passions et des huit cent-dix caractères. Supposez une ruche d'abeilles qui se seraient révélé à elles-mêmes leurs instincts et les lois immuables que la Nature leur a données, ces abeilles s' occuperaimt-elles de science? Non, elles s'occuperaient d'obéir à leurs instincts.

Un poète synchrétiste a dit: " Et semblable à l'abeille en nos jardins éclose, De différentes fleurs j'assemble et je compose Le miel que je produis" , C'est . bien;

Mais Fourier ayant empoisormé la ruche, tout le bon vouloir et tout le talent des fouriéristes ne peut aboutir qu'à composer du poison. ·of C'est aussi qu'ils ont pris le nom de Démocratie eux les moins démocrates des hommes. Que signifie ce nom, je vous le demande , dans un système dont le premier principe est l'inégalite, dans de système qui se fonde sur la distinction des riches et de pauvres en protecteurs et de protégés; dans un système qui utilise et encourage tous les débordements de tous les vices ; dans un sytsème qui a pour but les jouissances des sens et les raffinements du luxe ; ce nom ne peut être qu'n mensonge : ce nom est une profanation. " 

Eh quoi ! disent-ils, n'avons-nous pas l'unitéisme? N'admettons-nous pas qu'il est des hommes qui ont la passion de l'intérêt public et du dévouement ? Prendre une passion pour un dogme, et dire qu'on admet un dogme parce qu'on admet les hommes qui ont la passion de ce dogme, est déjà quelque chose d'étrange; mais combien j'étais dupe encore! Je m'imaginais, sur la foi de ce que débitent les disciples, que Fourier avait fait comme Bentham, cet autre législateur de la sensation (4). Bentham, en effet, dans sa Chrestomatftie, dit positivement: "Puisqu'il y a des hommes qui ont la passion des idées religieuses, qui se plaisent à croire en Dieu, qui se plaisent à suivre ce qu'ils appellent sa loi, nous nous garderons bien de ne pas utiliser une passion aussi capable de concourir au bonheur de leurs semblables ; et, loin de la rejeter comme étant fondée sur des préjugés. nous la classerons; " et il la classe. Je croyais donc que Fourier avait fait comme Bentham, qu'il avait admis une passion correspondant à ce qu'on appelle la religion. Il est évident, je le répète, que cette façon d admettre la religion revient à l'exclure. Car quelle autorité une passion peut-elle avoir contre une autre passion ? L'égoïste dira  l'unitéiste : " Vous êtes fait d'une façon, moi je suis fait d'une autre; vous avez la passion de la philanthropie, moi j'ai la passion contraire : mon idéal vaut votre idéal ; car au fond , vous le savez, il n'y a pas d'idéal, il n'y a que les passions..."

L'utilitairisme sans précision de Bentham est à une infinie distance de l'utilitairisme précis et déterminé de Fourier.

Il s'agit à notre époque d'une SYNTHÈSE, il ne s'agit pas de synchrétisme ou d'éclectisme. L'école de Fourier n'a ni psychologie, ni science historique d'aucune espèce, ni idéal d'aucun genre, à l'exception de la gastrosophie et de la politique galante. Comment pourrait-elle être cette synthèse que l'Humanité porte dans ses flancs, et qui doit régénfrer l'Humanité ! Elle est sans tradition, puisque le caractère de la morale de Fourier, c'est de nier toute la tradition antérieure, de rejeter la morale et les moralistes, de réprouver tois les artistes qui n'ont pas compris l'amour comme Fourier veut qu'on le comprenne, de nier même jusque aux sciences pyshiques , que les rêves de Fourier renverseraient de fonds en comble, si ce n'étaient purement et simplement les hallucinations d'un somnanbule. 

Dépourvue de toute méthode, de tout criterium de certitude, ignorant même en quoi consiste la certitude, et n'ayant jamais réfléchi sur cette matière, cette école s'agite donc au hasard, comptant sur le rêve de Fourier, sur ce rêve des passions humains appelées à rétablir les bacchanales antiques, comme Fourier l'a exprimé si naïvement à presque toutes les pages de ses livres. C'est ce rêve qui la fascine, et qui lui fait croire qu'elle fascinera le monde. "

Je parlai la semaine  dernière1n"!lt (1) avec une certaine. indignation (et vous m'avez approuvé) de Malthus et des économistes, dont lonte la science se réduit à provoquer les goUvernements à se débarasser de l'exces de population. Vous n'avez pas trouvé que je misse trop de chaleur à flétrir chez les économistes et chez les gonvernants cette prétendue solution du problème de la subsistance  qui consiste dans ce que les Anglais appellent des checks artificiels à la population; que j'eusse tort·de combattre ceux qui ont imaginé les plus absurdes folies, l'émasculation, ou le meurtre organisé et l'asphyxie des nouveau-nés; ni ceux qui disent froidement : "Que la loi de 'Malthus s'accomplisse, " et qui suppriment la charité chrétienne jusqu'à tuer les enfants trouvés; ni enfin ceux qui ont pris la tâche, comme une œuvre religieuse, de vulgariser dans le monde entier  certaines intentions et d'apprendre aux hommes à  satisfaire leurs instincts en empêchant les lois de la nature.

Et VOUS  voulez que je voie dans Fourier un sage qui entraîne les hommes  dans une vie supérieure et grandiose, quand Fourier n'a trouvé, pour résoudre le problème posé par Malthus, que des moyens (je  l'ai déjà dit et je le répète) mille fois plus outrageants pour la nature humaine

Fourier trouve que la France, par exemple, est trop peuplée ave.c neuf cents habitants par lieue carrée, et il affirme que l'organnisation phalanstérianne réduira bientôt cette population à six cents.  Il fixe invariablement h population de la 1erre au gmnd complet de trois milliards, se réservant ou réservant à ses disciples, s'ILS  VEULENT AVOIR PLUS DE LUXE, de la borner au petit complet  (cc sont ses expressions) de deux milliards. C'est ainsi qu'il a résolu le problème de la subsistance. Jusqu'ici je ne vois en lui qu'un  disciple de Malthus. Car le dernier mot de l'économie politique, c'est comme je viens de vous le dire de créer le luxe par la diminution de la population.

Mais voici où son originalité commence. Comment diminue-t-il - ainsi la population? ... Ah! vous ne n'avez donc pas lu, à chaque page, il vous plaît de rêver qu'il y a là un système profond, ou votre esprit innocent n'a pu sonder la profondeur de ce qu'il  appelle son invention, de ce qui exalta son orgueil, de ce qui causa  sa folie ! 

Vous ne l'avez donc pas lu, ou votre âme est trop naïve pour que vous ayez pu le comprendre! 

LA STÉRILITÉ DES DEUX TIERS DES FEMMES PROCURÉE ARTIFICIELLEMENT PAR TOUS  LES MOYENS POSSIBLES, voilà l'invention de .celui que vous appelez le GRAND MÉCANICIEN SOCIAL!

Vous prétendez qu'il fut bon celui qui a outragé ainsi le sentiment humain et la loi divine!.. ..

Quant à moi, ce dont je suis certain, c'est-que ce n'est point par cette voie que nous sortirons du purgatoire où nous sommes. Cette porte est celle de l'enfer. "

 

.2-  Les Paysans (1) par Mme *** ( Pauline Roland )

Un texte magnigfique qui se donne plus atrd dans la Revue Socile en 4 articles en tout : ici quelques extraits mais à lire en entier pour qui veut aprécier encore la langue de Pauline Roland, son Humanité, son Intelligence. 

" Ils sont nus, ils ont froid, ils sont pauvres; et leur ignorance de tout les divise encore , les fragmente , · et les isole ! Mais le curé, mais le maître d'école , dira-t-on:  peut-être. Hélas! hélas! qui ne connaît aujourd'hui l'impuissance de ces agents.

Le prêtre, rongé par le doute, ou adonné par l'intrigue, ne fait plus entendre qu'une parole vague et sans écho. Il catéchise les petits enfants, à qui il donne, tant bien que mal, une lettre de l'Evangîle, dont ils n'auront jamais la pensée. Le prètre étouffe,écrase le germe d'intelligence que la nature avait donné au Paysan.

Quant au maître d'école, insuffisamment instruit, insuffisamment rétribué, manquant de la considération necessaire à qui a charge d'âmes, il exerce, sans goût, sans intelligence, et sans zèle un état que, la plupart du temps, il n'a embrasse qu'afin d'échapper à la conscription. Les quelques enfants qu'il reunit apprennent de lui la lecture et l'ecriture, voila tout. Mais de leur intelligence,  mais de leur âme . il n'a nul souci. Il ne siat rien : il ne peut rien :  car il n'est le plus souvent que la doublure du cuee. Tout semble donc concourir à épaissir autour du paysan les ténè·bres dont il est environné; tout le condamne à vnre et à mourir dans les Limbes." ( ...) 

" Je le repète le coeur comme l'esprit comem le corps a besoin d'exercice et d'enseignement. Et pas une parole d'intelligence et d'amour ne tombe sur ces ames pour les réchauffer et les vivifier ! Tandis que votre intelligence · vous riches égoïstes se repait de raisonnements sublimes que votre memoire s'orne des traits, d histoire qui ont honoré l'Humanité tandis que votre raison éclairêe par les recherches des penseurs. détruit les préjugés qui encombraient la marche de votre pensée, vers un idéal supétieur tandis, enfin, qu'à divers degrés la lumiere se fait autour de nous, vous laissez vos frères dans une nuit profonde , et vous les maudissez parce qu'ils trébuchent. Mais si vous ne voulez pas leur parler, si vous ne voulez pas leur ouvrir votre cœur pour qu'ils y viennent lire et se reposer, que votre vie du moins leur serve d'exemple. Travaillez, leurs incessants labeurs leur paraîtront moins pénibles; aimez votre patrie, défendez-la, et ne vous déchargez plus à prix d'argent de votre dette envers elle, et les pauvres gens de votre pays, en vous voyant partir comme eux, paieront avec moins d'amertume l'impôt du sang. Au lieu de rire des pratiques de dévotion exagérée, au lieu de tonner contre les superstitions de vos malheureux frères, mettez en pratique le dogme de l'Egalité, de l'Humanité et de la Solidarité de tous les Hommes. 

Enfin pour tout dire en 3 mots : soulagez les!  instruisez les!  aimez les ! . Mme *** ( Pauline Roland ) 

. 3 - Aperçu général de Phrénologie par P Leroux

On lit dans le Débat social, journal publié à Bruxelles: «Depuis quelque temps, à Bruxelles et à Liége, on s'est beaucoup occupé de phrénologie, à propos du cours donné dans ces deux villes par M. Béraud.

Un de nos amis de Liége nous a communiqué, sur ce sujet, une note uniquement écrite en vue de finir ses impressions et ses souvenirs. Partant des données de la science, »il a d'abord reconnu l'admirable harmonie de la localisation des »facultés; puis, la rattachant à quelques idées philosophiques an térieurement conçues, il en a fait un tout logique et complet. Nous »publions cette Note ; nous pensons qu'elle sera lue avec plaisir, »parce que, à part toute discussion scientifique, elle résume assez bien la phrénologie , et la présente d'ailleurs sous un jour nouveau et mieux fait pour séduire ceux qui, dans toutes choses, cherchent »la consécration du beau. » Le même motif qui a engagé le Débat social à publier cette Note nous porte à la reproduire. Elle pourra servir de préservatif à ceux qui seraient encore tentés de croire que la science de l'homme est faite quand on a dit, avec Fourier et ses disciples, sensation et attraction. Nous avons été frappé de voir l'auteur retrouver dans l'étude du cerveau les éléments de la vraie définition de la nature humaine: SENSATION-SENTIMENT-CONNAISSANCE.

On admirera au sens premeur du mot, qu'entre Spinoza et Henri Laborit ( Eloge de la Fuite ) ce cours INITIE littéralement de pionnier à 'lépoque contre les tartuffes et capitalistes , assassins malthusianistes : là, entre la Philosophie classique de Spinoza ( les 3 modes de Connaissance ) et les connaissances d'Henri Laborit en 1980 sur les 3 cerveaux, cet article nous rappelle combien les socialistes ont été censurés, leurs savoirs ayant cru etre autodafés, et combien malgré les régressions nazies et communistes, le REEL de leurs anticipations scientifiques se sont révélées JUSTES jusque aujourd'hui, prenant en compte actualisations et perfectibilité.

Ainsi, dans son essence, l'homme se présente à nous comme un être aimant, intelligent, et libre, marchant incessamment à la recherche de l'utile et du beau, jusqu'à l'infini, c'est à dire sans autre limite que celle de Dieu. / PL.

. 4- Théâtre : Le Diogène de Pyat ( https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9lix_Pyat ) par E de Pompery

L'origine de la tragédie fait parfaitement comprendre le code de lois qu'on en avait déduit: les trois unités de temps, de lieu, et d'action. L'intelligence humaine ne pouvait s'élever de prime saut à l'idée supérieure de l'unité d'intérêt, qui résume et combine ce qu'il y a d'essentiel dans les trois premières. Il fallait un style toujours élevé, en rapport avec la dignité des personnages et la grandeur des situations. L'art nouveau ne saurait être astreint aux trois unités règle absurde qui est la source de mille invraisemblances, non moins que d'une monotonie désespérante.

Il admettra le développement d'un plus grand nombre de caractères, une action plus diverse et plus multiple, donnant par la variété des moyens plus de corps et de vérité au drame, toujours sous la condition expresse de respecter souverainement l'unité d'intérêt. L'art nouveau ne sera plus condamné à un seul langage, la dignité solennelle. Il pourra dire qu'on entre ou qu'on sort sans se compromettre. il prendra tous les tons, à cette seule condition que la pièce ne perdra jamais son caractere doniinant. Qu'il en soit ici comme dans un harmonieux orchestre, où la diversité des instruments se combine en vue de l'unité mélodique. Au sein de l'unité d'intérêt, le drame trouvera donc une variété de tons' de mouvements et d'actions' exclue par la tragédie antique, indispensable toutefois à la vraisemblance. 

Et maintenant rappelons brièvement notre conclusion : A société nouvelle, un art nouveau.(...) 

Le public ne peut comprendre que par amour du juste, par desir du beau et du bien, ou prenne en haine tout ce qui est faux, laid, mauvais en soi, c'est-à-dire presque tout ce qui s'offre à nous. Il y a de ceci deux raisons : la première, c'est que la foule ne possédant pas le sentiment de l'idéal ,  elle ne souffre guère du présent. En outre, condamner entièrement, violemment la vie sociale quelle qu'elle soit, c'est toujours un acte entaché de folie. Le vulgaire sent très bien que tout ne peut pas être mauvais dans la vie, et que c'est s'accuser soi-même que de le dire. Ce que le vulgaire ne sait point, c'est que le spectacle du mal doit produire chez l'homme enthousiaste du bien une perturbation naturelle d'antant plus grande que son âme est plus droite, plus fièrement, plus noblement inspirée.

Dix ans se sont ainsi passés. Le fardeau de la vie doit peser chaque jour davantage sur le cœur du philosophe cyniqne. A travers sa raillerie acérée et son indignation farouche, sa douleur n'apparaît que plus manifeste. Que ne donnerait-il pas pour pouvoir éteindre sa lampe, pour embrasser un homme estimable, un frère, pour aimer une femme digne d'amour?

Mais voici que l'horizon semble s'illuminer pour Diogène. Une femme est là devant lui, qui tremble sous sa parole! car sa parole est pour elle une révélation de l'esprit de justice, de l'amour du vrai. C'est sa conscience faite homme. Celte femme retrouve son âme, elle se sent renaître à la véritable Vie, à la Vie du cœur et de l'amour généreux., dévoyé, universel. C'est un miracle, un prodige; cette femme n'y tient plus, elle se dévoile aux yeux du cynique. Elle offre à ses yeux ravis le spectacle souverain de la Beauté, de même que son âme transfigurée à sa parole régénératrice lui avait déjà fait sentir la présence de l'esprit du Bien. Diogène demeure anéanti, confondu. C'est le ciel qui s'entrouvre pour lui. Il revient à toutes les belles· impressions, à toutes les grandes espérances, à tous les rêves sublimes de sa première jeunesse. Plus de haillons, plus de tonneau sordide, plus de haine; mais la gloire, les honneurs, l'amour qu'il appelle, qu'il implore, dont il sent qu'il doit combler celle qui a relevé son âme.

Là finit la donnée philosophique embrassée par M. Félix Pyat. Diogène, personnifiant ce qu'il y a de grand, de divin dans l'Humanité, Diogène, plein d'admirations grandioses, de d'ésirs magnanimes, Diogène s'aheurte aux réalités misérables du présent, et, saisi d'une juste horreur, veut sortir de l'Hamanité. Mais la nature humaine ne peut s'abdiquer ainsi. Une toute-puissante et lumineuse effluve, un rayon d'amour ressuscite ce mort-vivant. Diogène aime, Diogène croit, Diogène se remet à vivre. Heureusement qu'après quelques péripéties, qui mettent en péril et l'amour et l'ambition de Diogène fait homme, le poète laisse tomber le rideau. Il lui eût été bien difficile, dans un monde tel que celui où nous vivons, de ne pas faire revenir Diogène à son tonneau et à sa lanterne..........

.5 -  Chronique du mois : la mort du Pape

Article qui se " moque" de la mort du Pape en tant qu'évènement soit disant important et pourtant dépassé par le cpurronnement du deuxième roi de France avec Louis Philisppe en M de Rotchild....

L'article se termine sur , après un hommage à Condorcet, une critique sevère de Hugo et de Lamartine qui cautionne le soldat du capitalisme en lieu et palce d'une religion de l'homme et du citoyen, très certainement en référence à la doctrine socialiste et la Religion LAIQUE de Leroux. 

Le grand événement du mois, c'est la fête de Lille, la fête de M. de Rothschild. M. de Rothschild a gagné quelque cent millions que la France pouvait gagner; il donne une fête, il dépense quelque bribe de cet im- . mense butin. On crie vive Rottschild; des princes , des députés, des pairs de France, lui servent de cortège, et les hommes de lettres entonnent ses louanges. Le Journal des Debats s'écrie: Il y a quelque chose de plus puùsant que la foi, c'est la richesse.

Quinze jours après, clans une ville voisine de celle où l'on avait rendu de tels honneurs à la puissance du Capital, à Nancy, une bande de malheureux inondaient les rues demandant du pain; on les a mitraillés. ( voire aussi la Belgique ) 

Mais à quoi bon continuer ? pourquoi retracer ce que tout le monde sait, l'effroyahle misère des populations sous la direction des seigneurs du Capital ! Cette puissance de la richesse, que l'on met au-dessus de la foi, consiste tout simplment à enrichir quelques riches et à dépouiller les nations.

LBSCRIAEAU E3R3 : consultez Criaeau.org

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