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LBSKMC-CRIAEAU IGSC E3R3 : Leroux, ontologie et question du Genre / Féminisme inter-sectionalité et consentement / Réflexions Criaeau

EAA : Dans " Le droit des femmes " de Luc Desages en La Revue Sociale de Pierre Leroux, Armelle Le Bras Chopard détermine la profondeur de l'avant-gardisme en féminisme de l'oeuvre des Leroussiens pour l'époque qui voyait Pauline Roland exiger le droit de vote des femmes en la mairie de Boussac, en février 1848, lors du passage en la seconde République française.

Ce même dialogue théâtral " Le droit des femmes " aborde directement la question du genre à l'époque, distinguant le sexe, de la question du genre : c'est ce point précis que nous désirerions mettre en lumière aujourd'hui vis à vis de l'actuel des questions féministes, pour retrouver en Leroux un argumentaire très intéressant.

. Puisque, de l'inter-sectionalité des témoignages de victimes, féministes et aussi LGBTQA, on peut comprendre pourquoi - avec Butler depuis Arendt ? - les formes identitaristes n'échoient qu'à revendiquer le DROIT à des sexualités libres et ou dites différentes, contre les vagues réactionnaires - voire fascistes - qui condamneraient les homosexuel(le)s comme les nazis ont tenté de les exterminer. Mais est-ce que cette position victimaire suffit pour dégordianiser la question jusque au DROIT ?

. Leroux inscrit son féminisme avant-gardiste dans la parole de femmes telles George Sand et ou Pauline Roland, hyper-actives à l'époque et performeuses de comportements, droits et prises de libertés très en avance vis à vis des restes de coercition de la " prolétaire des prolétaires ", selon Leroux. Cette parole portée par Leroux, des femmes jusque l'assemblée nationale pour le droit de vote en 1848 - sous les rires de la droite et de la gauche - invite aussi à penser un Leroux qui, autrement que patriarcal parlant à la place des femmes - porte aussi sa bi-sexualité à la tribune et se fait Femme, portant les revendications premières, juridiques et philosophiques des femmes socialistes de l'époque .

. La question du genre chez Leroux acte du distingo entre sexe et vision sexiste, et genre, qui se synthétise en deux assertions :

1 / la séparation de la vision sexiste qui détermine la place de la femme à la maison, sans droit de vote, pour ouvrir à une participation des femmes à la société, par l'invitation des socialistes de l'époque. Là, la question sexiste est synthétisée par la question du Genre, en le Genre Humain, où femmes et hommes connaissent une part féminine et masculine, respectivement et chacune chacun en leur être, être qui se définit comme avant tout HUMAIN donc.

2 / Cet ETRE HUMAIN, chez Leroux, est fondé en une Ontologie précise, issue de Liebnitz et référente tant à Descartes qu'à Spinoza, depuis le Libre Arbitre et avec les 3 modes de connaissances, en trois éléments indissociables : la sensation, le sentiment et la raison : issue des Lumières , cette Ontologie Leroussienne s'écrit Genre Humain et ouvre sur l’exigence de nouveaux droits, pour le prolétaire comme pour la Femme et l'Enfant, des droits humains et sociaux qui fonde un éco-socialisme consubstantiel du féminisme et du juridique, ouvrant encore aux Individuations en l’Émancipation par l’École de la République laïque.

. Cette Ontologie Leroussienne s'oppose en tous points aux restes de l'ontologie raciste volkish d'Heidegger, que Arendt véhicula jusque " l'animal laborens " en une vision aristocratique cousiniste, qui fut justement celle que combattit Leroux , très en avance donc. Ainsi retrouver Leroux aujourd'hui, c'est comprendre le réel de son avant-garde, toujours valable aujourd'hui contre les dérives et refoulements nazis et réactionnaires jusque chez Trump et Poutine, par exemple.

. Leroux, en cartésien, fonde le Sujet en Droit et jusqu'en Droit social donc, articulant l'union du politique et du social jusque la question du genre : c'est cette part d'Individuation ( voire Simondon ) qui constitue l'originalité de sa pensée - avec Sand et Roland - contre aussi une inter-sectionalité qui " éclate le sujet sous les formes d'oppressions réellement subies " , où la constitution de nouveaux droits s'arrache à une position victimaire, pour entrer en combats juridiques, de la représentation sociale et sociétale, au REEL de nouveaux DROITS acquis.

. On fera un saut historique vis à vis des Témoignages de survivant(e)s, Arménie -Shoah-Rwanda, pour observer que le ou la survivante , reconstruit une identité à la première personne du sujet dans sa reconquête de légitimité , après avoir subi l'extermination - pour s'ordonner alors en sujet Universel, Citoyenne et Citoyen de la Terre, et prendre la Responsabilité collective de TEMOIGNER, pour que ne se reproduise plus ces crimes des crimes, le génocide, crime contre l'Humanité, et que soit constitué le renforcement des Droits du Sujet, quelque fusse son " self ", son auto-détermination à se nommer, du politique au social, et genre ou sexe. Ainsi, l'ontologie Leroussienne du GENRE HUMAIN, constitue - au delà de l'inter-sectionalité et en son Ontologie, les DROITS HUMAINS du citoyen et citoyenne de la Terre, que l'ONU édifia en Déclaration Universelle des Droits Humains en 1948, un siècle après Leroux.

Les Témoignages de survivant(e)s de génocide invitent ainsi à une forme de résilience philosophique recentrant la victime sur son ontologie d'ETRE HUMAIN, plus synthétique que l'étiquetage identitariste inter-sectionnel, souvent bloqué en " communauté de victimes plus ou moins entendues ".

Inachevé et en cours ...

On ouvrira une interrogation sur la question du consentement, au regard tant des traumatismes en cours, que sur le rapport au DROIT : voir articles ci-dessous en études critiques.

Très bonnes études .

Laurent Beaufils, écrit à Boussac, le 14 février 2025 à midi.

En études critiques :

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