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Peut être une image de bleuet et texte

LBSKMC-CRIAEAU IGSC E3R3 : Très intéressante contribution d'Emmanuel Faye quand à l'oeuvre de Jean-Pierre Faye en ce qui concerne la constructivité du Collège International de Philosophie en France et pour l'International.
 
De suite, on étudiera le distingo fort entre JP Faye dénonçant l'antisémitisme de l'anti-Philosophie d'Heidegger quand Jacques Derrida s'évertuait à y trouver un " paradigme de la question de l'être "...
 
Notre étude , en partie d'autodidacte donc, 40 ans plus tard et à l'étude des critiques constituées d'Emmanuel Faye entre autres, nous a invité à reconnaître le " paradigme criminogène d'Heiddegger " en Histoire de la Philosophie, opposé en tout point à l'importante intervention de Pierre Leroux en la Philosophie du 19ème siècle, toujours très prégnante donc en ce début de 21ème siècle.
 
On étudiera donc avec attention l'oeuvre de JP Faye qui représente encore vis à vis du pouvoir politique mitterrandiste, ce que fut la prévention contre toute dérive génocidaire et antisémite, quand pourtant et malgré encore les interventions de Jacques Viard pour faire connaitre Pierre Leroux à Mitterrand ( qui en tant que premier secrétaire du Parti socialiste et président de la République ne connaissait pratiquement rien de l'oeuvre de Leroux ...), la France du gouvernement socialiste de 1990 fut trahie par Mitterrand qui l'engagea avec la cellule africaine de l'Elysée - et contre même l'information au premier ministre d'alors, Michel Rocard - dans une " VISION RACISTE ET ETHNISTE " pour le soutien au gouvernement rwandais alors déjà connu pour être aussi raciste qu'exterminateur contre les dits " Tutsi ".
 
Ce que en notre essai sur Pierre Leroux, nous décrivons tel le passage en France de la République sociale et Philosophie de Leroux ( même si oublié alors..) à l'anti-philosophie criminogène d'Heidegger : ce qui explique en partie, la complicité de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda entre 1990 et 1994, plus 29 années de DENI POLITIQUE, en partie levées par le rapport Duclert ayant avoué désormais cette " vision raciste et ethniste ".
 
Comprendre en France et à l'International, ces 40 dernières années de l'Histoire de la Philosophie, en l'actuel des études Leroussiennes, c'est donc devoir poursuivre études et recherches pour dégordianiser tant une régression qu'un courant négationniste, y compris en Philosophie, qui perdure de manière pathologique à nier archives, témoignages et études critiques jusque les affres de compulsions de répétitions sombrant à l'idéologie criminogène récidiviste.
 
En ces heures graves et pathétiques, le Criaeau exhorte aux études comme à l'actualisation d'un genocide studies en France principalement dédié à l'étude des conséquences de la complicité de la France dans le génocide des Tutsi, et pour les réparations et le soins des pathologies négationnistes ayant continué jusque contre les rapports du GIEC.
 
Et merci à Emmanuel Faye pour ses riches enseignements et activités remarquables.
 
Très bonnes études.
 
LBS pour le Criaeau :
 
 
Post d'Emmanuel Faye : " L’apport de Jean-Pierre Faye à la création du Collège international de philosophie
Texte de ma contribution à la Table ronde du 7 janvier 2023, dans le cadre du Congrès célébrant les 40 ans du CIPh.
 
(Dans l’improvisation de la Table ronde et compte-tenu du peu de temps disponible, je n’ai pas tout lu.)
 
Merci à Alain Patrick Olivier et à Alexander Neumann de m’avoir convié à prendre part à cette table ronde sur l’histoire de la fondation du Collège international de philosophie (CIPh).
 
Ce n’est pas en mon nom que j’interviens mais au nom de Jean-Pierre Faye, lequel est entré dans sa 99ème année et ne pourra pas être présent : il m’a chargé de vous transmettre son salut amical.
 
Le 28 novembre 2014, le président du Collège international de philosophie de l’époque, Diogo Sardinha, l’avait convié à une cérémonie en défense du Collège. Jean-Pierre Faye avait auparavant signé la pétition de soutien qui avait été lancée au moment où la subvention annuelle risquait d’être supprimée. Ce 7 décembre 2023, c’est la première fois que le nom de Jean-Pierre Faye se voit associé à la commémoration décennale de la fondation du CIPh.
 
En septembre de l’année dernière, le ministère de la recherche a repris sans ménagement les locaux tout à la fois du CIPh et de l’Université Européenne de la Recherche (UER), fondée par Jean-Pierre Faye en 1986-87. Les deux associations, solidaires en cela dans l’adversité, ont ainsi perdu en même temps leur lieu d’exercice rue Descartes.
Aujourd’hui, celui-ci n’est pas seulement le dernier membre vivant de la mission formée par Jean-Pierre Chevènement et son conseiller Philippe Barret en 1983, mais également celui qui a d’abord conçu, le 7 octobre 1981, lors d’une réunion préparatoire au colloque sur la recherche voulu par le nouveau gouvernement socialiste, le projet d’un Collège de philosophie à vocation internationale.
 
Travaillant en ce moment, avec l’aide efficace des responsables de l’IMEC-Institut Mémoires de l’édition contemporaine, à l’inventaire et au classement des archives de Jean-Pierre Faye, j’ai retrouvé et réuni des centaines de documents concernant les premières années de la fondation du Collège, de 1981 à 1985.
Pour les seules années 1981-1982, j’ai rédigé une synthèse d’une quarantaine de pages, basée sur la mention de nombreux documents et lettres, que je présenterai jeudi prochain 14 décembre, lors d’une séance de mon séminaire libre « Philosophie et pensée critique » à l’Université de Rouen Normandie, qui pourra être suivie en direct en visioconférence.
Ce travail sur les archives est conduit en vue de marquer, dans un an et demie, le centenaire de la naissance de Jean-Pierre Faye. Un colloque sera organisé conjointement par diverses institutions dont l’Université de Rouen et l’Imec. Peut-être le CIPh voudra-t-il s’y joindre ? À cette occasion sera réédité en Folio essais le Dictionnaire politique portatif, publié chez Gallimard en 1982.
Que dire, en quelques mots, du rôle de Jean-Pierre Faye dans la fondation du Collège international de philosophie ? Pour s’en tenir aujourd’hui aux seules années préparatoires de 1981-1982, il faut rappeler que tout s’est joué principalement en trois dates : le 7 octobre 1981, le 9 janvier et le 13 mars 1982.
Jean-Pierre Faye avait alors la position singulière d’un auteur tout à la fois romancier, poète, sociologue des langages et philosophe. Il était principalement connu pour son obtention du prix Renaudot (L’Écluse, 1964), la création avec notamment Jacques Roubaud de la revue Change à partir de 1967, celle de l’Union des écrivains en 1968, par solidarité avec les écrivains tchèques du Printemps de Prague, et la publication, en 1972, de sa thèse sur les Langages totalitaires. Son amitié avec Deleuze et Foucault l’avait amené à partager des engagements militants au début des années 1970 (sur les prisons, contre les marchands de sommeil…), qui avaient conduit les trois philosophes à se retrouver ensemble en garde à vue, la nuit, sans ceintures ni lacets - réglementairement ôtés pour que les possibles prévenus ne puissent pas se pendre… Sans appartenir lui-même au parti socialiste, il avait conçu avec Jack Lang, en avril 1981, un numéro spécial du Matin de Paris sur « Mitterrand écrivain », en vue de soutenir le candidat à la présidence. D’où la naissance d’une amitié littéraire et politique, qui avait eu pour effet des déjeuners mensuels avec Mitterrand les premières années de son premier septennat.
À l’automne 1981, Jean-Pierre Faye militait avec son ami Félix Guattari pour que les entrepôts de Bercy – halles au vin historiques – soient transformées en Cité populaire des arts et de la culture. C’est dans ce contexte que le 7 octobre 1981, lors d’une réunion préparatoire au grand colloque sur la recherche souhaité par Jean-Pierre Chevènement, il avait exprimé le dessein de créer un Collège de philosophie, à vocation interscientifique et internationale. Le nom du Collège avait été conçu par lui en souvenir du Collège de sociologie de Georges Bataille et de Michel Leiris et du Collège philosophique de Jean Wahl.
La réunion se tenait dans les locaux du Centre d’Études Sociologiques du CNRS, à l’initiative de deux sociologues, Alain Guillerm, spécialiste de Rosa Luxembourg, et son épouse Danièle, sociologue également. Parmi les 18 présents dont Jean-Pierre Faye a conservé la liste figurait Jacques Derrida, personnellement invité par Jean-Pierre Faye, qui lui avait écrit et téléphoné auparavant.
Une deuxième date importante est celle du 9 janvier 1982, Journée organisée conjointement par les ministères de la culture et de la recherche, où Jean-Pierre Faye avait officiellement annoncé le projet d’un Collège de philosophie dans un rapport publié, intitulé Chercheurs et créateurs. Jack Lang avait ensuite salué, dans son discours, la création de ce qu’il avait nommé, en référence à Jean-Pierre Faye, « son Collège de philosophie ».
La troisième date est celle du déjeuner du 13 mars 1982 au ministère de la recherche en présence de Chevènement. Jean-Pierre Faye avait dressé la liste des invités, qu’il a conservée, dont François Châtelet, directeur du département de philosophie de Paris 8, et Jacques Derrida, en tant que représentant du GREPH. À la fin du déjeuner, Chevènement avait publiquement annoncé qu’il chargeait Jean-Pierre Faye d’une mission pour l’institution du Collège, avec Derrida, Châtelet et, avait-il ajouté, Lecourt, dont le nom avait été proposé au ministre par son conseiller Philippe Barret, ancien militant avec Lecourt de la Gauche prolétarienne.
La surprise est venue une semaine plus tard lorsque, lecture étant faite au ministère de la lettre de mission qui sera rendue publique en mai, une interversion des noms s’était opérée sur la suggestion, semble-t-il, de Philippe Barret, Derrida et non plus Jean-Pierre Faye étant chargé de « coordonner » la mission.
Par-delà les personnes, ce qui importe aujourd’hui est d’étudier les différences de conception qui furent celles de chacun des acteurs :
Jean-Pierre Faye défendait, avec Alain et Danièle Guillerm, le projet d’un Collège interscience, ouvert aux arts. Il mettait l’accent sur ce qui lui apparaissait central, les « transferts entre sciences » (Le Rapport bleu, PUF, 1998, p.174). La façon dont le linguiste Roman Jakobson a fondé la phonologie structurale, à la jonction de la poésie et de la linguistique, fournissait, selon les termes de Jakobson cités par lui dans le rapport, « le paradigme de toute théorie morphologique » (ibid., p.133). Le projet de Collège, prolongeait en cela l’aventure théorique illustrée par les 38 numéros parus de la revue Change.
Très différemment, comme on peut le voir à la lecture attentive de sa contribution intitulée « Coups d’envoi », Jacques Derrida érigeait en paradigme la référence à Martin Heidegger et à l’« histoire de l’être », mentionnés à de multiples reprises dans son rapport (Le Rapport bleu, 1998, p.97-99, 101, 104-107).
Par ailleurs, Jean-Pierre Faye mettait l’accent sur la recherche quand Derrida, dans la foulée du GREPH, entendait légitimement expérimenter de nouvelles formes d’enseignement.
Ces deux perspectives pouvaient-elles se révéler complémentaires ?
En pratique, on peut observer une certaine complémentarité au début, tant que François Châtelet a pu jouer le rôle positif de médiateur. C’est d’ailleurs Jean-Pierre Faye qui, après avoir obtenu de François Mitterrand un local pour le Collège (un ancien appartement de fonction rue Descartes, que le CIPh a conservé jusqu’en 2022), a également obtenu du président, lors d’une réunion le 1er juillet 1983 dont les archives gardent trace, la précieuse décharge de demi-service pour les enseignants du secondaire directeurs de programme, permettant ainsi aux professeurs de lycée de libérer du temps pour la recherche.
Mais au plan théorique, les deux perspectives, l’une ancrée dans la référence à Heidegger, l’autre dans un projet interscientifique relié à la création poétique à l’exemple de Jakobson et du Cercle de Prague, n’apparaissaient pas conciliables. D’où une succession de tensions qu’il appartient aujourd’hui à l’histoire intellectuelle et à la sociologie de restituer précisément. Pour les philosophes, ce qui demeure important reste d’étudier et de confronter entre eux les postulats théoriques des différents acteurs.
À cet égard, ce qui apparaît passionnant dans les archives conservées par Jean-Pierre Faye, c’est que les lettres, les rapports, les mises au point de ce dernier ne sont jamais de simples documents administratifs. La dimension théorique est toujours très présente. Il y a tout un continent de questions à redécouvrir.
La table ronde d’aujourd’hui n’est donc pas seulement rétrospective. Elle ouvre des perspectives de réflexion et de recherche pour l’avenir. "

On s'interrogera donc sur la qualité de la transcription de ces 40 années en Histoire de la Philosophie, au su , vu et connu des restes d'heideggerisation en France, jusqu'encore notre intervention Leroussienne donc....

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