Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Revue sociale, ou Solution pacifique du problème du prolétariat. Boussac :  P. Leroux, 1845-1850. ISSN 2021-1066.

N°4: Janvier 1846 :

. De la recherche des BIENS MATERIELS (2) :Les Juifs Rois de l'époque ( Pierre Leroux )

. Réponses à diverses objections contre l’Égalité par G Champseix

. Poésie : l'Afrique dans cent ans par CHARLES PONCY, Ouvrier maçon et Edmond Tissier : Le Poète et le forgeron

.1  De la recherche des BIENS MATERIELS (2) :Les Juifs Rois de l'époque ( Pierre Leroux )

Il existe des billets Seyam quant à cet article de Leroux pour déconstruire l'injuste accusation d'antisémite dont il fut victime : la démonstration est aisée quand pourtant Leroux prend la précaution de bien préciser noir sur blanc que le vocable " juif " qu'il utilise alors selon la définition du dictionnaire , signifie " esprit banquier " et ne relève EN RIEN d'une attaque contre le peuple et ou des individus juifs, et que dans le même mouvement, Leroux s'honnore à honorer, de Moïse à l'Unité de Dieu et l'Unité du genre humain, le Judaïsme.

Plus loin, avec son commentaire contre Renan dans son " Job" publié en 1866, Leroux dénoncera et combattera le premier et le seul, le racisme au sein de la religion et science des religions naissante alors pour condamner renan, et produire en une réécriture audacieuse de Job, ce que des rabbins ont reconnu comme "modernité d'écriture", en aussi la naissance du Socialisme en Judaisme, et ce que deviendront des milliers, millions de juifs bolcheviques, socialistes et ou communistes.

Leroux, depuis De L'Humanité et De l'Egalité honore la religion juive, la culture juive, comme toutes les religions et philosophies des cultures humaines : dans cet article il se détache justement de Touvenel par sa propre et unique analyse et interprétation. On peut comprendre que Léon Poliakov ait pu néanmoins avoir eu peur, douter et ou tenter d'assimiler Leroux aux premiers antisémites : même le criminel Hitler a pu mal interprétrer un tel article pour, en croyant faire du JUIF le bouc émissaire, croire encore au " national socialisme " en un syncrétisme entre nationalisme antisémite et socialisme : or Leroux est très clair, net et précis : il est démocrate, socialiste, chrétien, dénonce autant le racisme que le réductionnisme en Philosophie et ou le syncrétisme en Sciences et interdisciplinarité : c'est un Humaniste dans les pas de Montaigne et de la Boétie, prenant " tout " de Spinoza encore, de Bayle et de Leibniz, dans l'esprit des Lumières et Haskalla, de Voltaire, Rousseau et Diderot, à ce que lui-même depuis Saint Simon, Owen et Fourier, précisa de l'authentique Socialisme en héritier des Lumières : encore, sa dénonciation des crimes capitalistes indiustriels ont fait de LUI l'anticipateur de la Shoah et des crimes du stalinisme et de la colonisation jusque au Rwanda, et même jusque l'écocide, quant il fut le pionnier éco-socialiste en l'Association Ecole de Boussac dès 1845 en compagnie de 80 éclaireuses éclaireurs.

Ainsi de ce rappel aussi produit en mon prore ouvrage " De Pierre Leroux aux Lumières du Rwanda : Matrice de Réparations Eco-socialiste " ou encore nous déclinons du duel Leroux Cousin ce que fut entre Cassirer Heidegger, le duel Leroux Heidegger que l'on retrouve jusque au Rwanda : cet ouvrage sera bientôt accessible à toutes et tous : Consultez Criaeau.org / Laurent Beaufils-Seyam écrit à Boussac le 16 juillet 2021 à 15 heures.

Oui, c'est l'industrie capitaliste qui tue ; ce n'est pas, comme le dit Malthus, la Nature.

La Nature n'est malfaisante que par l'ignorance de l'homme et par son immoralité. La Nature n'est en ellemême ni bienfaisante ni malfaisante; elle renferme d'infinis trésors, voilà tout. Mais c'est à l'homme à les tirer de son sein, et c' est pour cela qu'a été instituée la Société humaine; car l'homme seul ne peut pas vaincre la Nature, c'est l'Association humaine qui peut la vaincre.

Je rougis, je l'avoue, je rougis pour mes contemporains, d'être obligé de démontrer une vérité évidente d'elle-même, telle que celle-ci : L'accaparement des richesses dans les mains de ceux qui possèdent le revenu net ou le Capital, en leur donnant le privilège et le monopole de la production, est équivalent à la guerre, est la guerre. - Eh ! que voulez-vous donc qu'il soit, puisqu'il est l'accaparement, et que la mort vient pour les peuples sous la forme multiple du manque de subsistance !

Que, n'imaginant pas un autre mode de produire, les économistes à la suite d'Adam Smith aient identifié la cause de la production avec celle du Capital, sans égard pour la répartition, je le conçois encore; mais qu'ils aient admiré le résultat épouvantable d'un mécanisme qui tue comme la guerre , et mieux que la guerre et tous les fléaux ensemble, c'est cc que je ne conçois pas.

Ou plutôt, en y réfléchissant, je me rends compte de leur erreur. N'ai-je pas proné moi-même, il y a environ vingt ans ( 1 ) que la guerre a fait l'admiration de tous les penseurs, de tous les écrivains, et d'une foule de moralistes, pendant tout le seizième et le dix-septième siècle! Depuis Machiavel et Hobbes jusqu'à Montesquieu, en passant par Bacon et Bodin, on ne trouve, dans toute cette longue période, qu'approbation pour le principe de la guerre. la guerre extérieure, disent uniformément tous ces esprits d'élite, est nécessaire aux Etats. C'est la santé des Etats, dit Bacon, et il développe en une superbe comparaison comment le mou vement est utile au corps humain, et la guerre au corps social. Si la Guerre a trouvé tant d'approbateurs, pourquoi le Capital en manquerait-il ?

li faut donc prouver· aux Machiavel modernes que le Capital est un fléau comme la Guerre. Eh bien nous prouverons. Il y a un signe certain de la prospérité des nations: c'est la population. Nous consulterons ce signe, et peut-être apporterons-nous, sur cette question de la population, qui a tant occupé les économistes depuis cinquante ans, une lumière nouvelle. Un autre moyen de juger la prospérité des nations, c'est de voir comment s'y opère la production, par quels rouages et quelles opérations elle a lieu. Nous montrerons comment la production se fait aujourd'hui; et, en expliquant pourquoi elle tourne uniquement au luxe, nous prouverons qu'il est impossible que l'agriculturn fasse des progrès en France, à moins que la France ne devienne une nation commerciale identique avec l'Angleterre et vivant comme elle d'importations et d'exportations. Le refuge ordinaire des prétendus savants qui adorent et préconisent le Capital, c'est l'illusion qu'ils se sont faite, et qu'ils propagent de tous leurs efforts, que l'intérêt de l'argent tend à décroître, au profit, disent-ils, de l'intelligence et du travail. Nous croulerons de fond en comble cette absurdité. '

Pour le moment, concluons que Saint-Simon, quand il se fit l'apôtre ou plutôt le père de l'industrialisme, croyant que l'industrialisme était une nouvelle ère, qui n'avait plus aucun rapport avec l'ère féodale, se trompa étrangement. Il crut qu'avec les banquiers et les capitalistes nous étions sortis à jamais du régime féodal, tandis que, suivant nous, nous y sommes plongés comme devant; nous avons seulement changé de maîtres.

2 - . Réponses à diverses objections contre l’Égalité par G . Champseix

Il se trouve des esprits malheureusement trop nombreux qui traitent de chimérique le dogme de l'ÉGALITÉ HUMAINE. Ils se fondent pour rejeter cette croyance sur des raisons plus apparentes que réelles; car ils ne tirent toutes leurs objections que de la diversité naturelle et nécessaire des industries, des arts et des sciences, et surtout des différences morales et intellectuelles qui existent parmi les hommes .

Cette opposition contre l'Egalité retarde le progrès social et religieux préparé depuis tant de siècles par la foi et la science de tous les grands penseurs, et appelé si ' vivement aujourd'hui par les aspirations de l'Humanité entière. Et , pendant que dure encore cette funeste opposition, des millions d'hommes gémissent dans un triple esclavage matériel, moral, et intellectuel ! Le dogme seul de l'Egalité peut affranchir tous ces esclaves et relever la condition humaine; car nous sommes tous déchus, nous sommes tous tombés dans la servitude. Il n'est donc pas bon de le rejeter légèrement; car s'il est vrai, comme nous le croyons, s'il peut renouveler la face de la terre, comme nous le croyons encore, ils seraient bien coupables contre eux-mêmes et contre leurs semblables ceux qui lui fermeraient les cœurs et les intelligences.

Non, l'Egalité n'est pas une chimère. L'Egalité humaine existe, réelle et vraie comme l'Humanité, comme le monde. Pourquoi donc la nier ? (...) 

L'Egalité prend sa source dans la cause elle-même des manifestations, dans le type idéal Humanité, qui est sensation-sentiment-connaissance, et qui existe dans toute créature humaine avec le même titre. la même valeur, et le même caractère. (...) 

Le complément de l'Egalité, c'est un droit égal qu'ont tous les  hommes à tout ce qui peut servir leur développement physique, moraI et intellcctuel. Ce droit est dans l'Egalité comme l'esprit est  dans le corps; il ne fait qu'un avec elle. Il est imprescriptible . Il est imprescriptible, parce que sans la liberté qu'il donne, l'homme ne peut vivre et se développer. Il est  impresctiptible pour tous, parce que la loi de Dieu sur l'Humanité  obligeant tous les hommes à vivre et à se développer, et tous aimant à suivre cette loi, supprimer pour un homme son droit à tout, ce serait le condamner à la mort, ou du moins à un abaissement plus funeste que la mort. ( ...) 

 Heureusement il découle de l'égalité de droit l'égalité de devoir. Le devoir est comme le droit la partie constituante et inséparable de l'Egalité. Ou plutot, l'Egalité se traduit par Droit et Devoir. Le second limite le premier. L'exercice de celui n'est légitime qu'à l'accomplissement de celui-là. Le devoir de chacun l'oblige à respecter le devoir du semblable, poutr que le semblable demeure lié par la même obligation. (...) 

Une des grandes objections contre l'Egalité, c'est relie que l'on tire de la diversité des industries, des arts, et cles sciences. Parce qu'il est des hommes qui peuvent s'adonner avec distinction aux sciences naturelles, à la philosophie ou à la métaphysique, tandis qu'un plus grand nombre d'autres ne sont propres qu'à une de ces industries faussement réputées inférieures dans l'ordre des travaux humains, voilà l'inégalité sociale proclamée, soutenue ! voilà quelques hommes honorés et traités comme les grands dieux des payens, voilà une foule innombrable regardée à peine comme sortie de l'Humanité! On a semé des principes sublimes dans le monde, les plus belles vérités ont noblement révélé leurs divins attraits dans des livres immortels; et les hommes qui les ont écoutés et admirés n'ont pas encore fait le dernier pas vers l'homme, n'ont pas· encore rendu à l'homme ce qui appartient à l'homme. Ils ont été invités à la justice, et ils n'y ont pas répondu. C'est qu'une grave erreur les attache à l'iniquité. Cette erreur est l'inégalité. (...) 

Dieu a fait l'homme à son image et ressemblance, dit la Genèse. Cette vérité a reçu l'assentiment unanime de tous les grands penseurs, qui l'ont trouvée profonde, certaine, démontrable, et qui l'ont transmise à travers les siècles au siècle présent. Un des plus grands parmi ces grands hommes de la pensée, Leibnitz a dit : Dieu est puissance infinie( sensation), l'homme est puissance finie; Dieu est amour infini (sentiment) , l'homme est amour fini; Dieu est intelligence infinie (connaissance) , l'homme est intelligence finie. Depuis Leibnitz cette Vérité a été de plus en plus sentie, démontrée, rendue évidente, et de nos jours elle a été mise pour jamais à l'abri de toute controverse. (...) 

Seulement, parce que l'homme est un être fini , limité , il y a dans chacune de ses manifestations, prédominance de l'une ou de l'autre de ses trois facultés. Mais ces facultés sont égales en toutes choses; aucune d'elles n'est plus ancienne, ni plus parfaite, ni plus puissante, ni meilleure que les deux autres. L'intervention réelle, indispensable, de chacune dans toutes les manifestations de l'homme établit profondément cette égalité. De même que .nous ne pouvons nous former de Dieu. une idée qui réponde à sa grandeur sans reconnaître en lui, les trois personnes de l éternelle Trinité, de même nous ne pouvons avoir de l'homme une idée convenable et vraie sans reconnaître en lui les trois facultés émanées de Dieu.

Qui dit homme dit sensation-sentiment-connaissance, corps-cœuresprit, unis étroitement dans un tout indivisible.

Il est des hommes qui excellent naturellement dans les exercices du corps et dans les arts manuels. Ils sont sensation en prédominance, et forment la catégorie des industriels. D'autres suivent leur penchant natif et prononcé pour les beaux-arts; ils sont sentiment en prédominance, et remplissent la catégorie des artistes. D'autres rnfin se distinguent par de grandes aptiludes pour les sciences; ils sont connaissance en prédominance, et entrent dans la catégorie des savants. Ce n'est pas à dire pour cela que l'homme doive cultiver seulement la faculté qui prédomine en lui et négliger les deux autres. Non, sans doute; et ceux qui ne développent en eux: qu'un seul des trois aspects. de leur nature peuvent être comparés à ces monstres auxquels il manque d'un côté plusieurs membres essentiels, tandis que de l'autre ils ont un superflu hideux de chair informe et repoussante. On trouve des artistes qui méprisent l'industrie, dédaignent la science, et n'estiment rien d'égal à l'art dont ils sont épris. Il est des savants qui, à leur tour, disent anathème au sentiment, et voudraienf changer l'homme en une logique abstraite et sans cœur. Les uns et les autres se trompent étrangement, et donnent dans deux excès funestes et condamnablès au même titre. L'homme est sensation sentiment-connaissance indivisiblement unis, et l'excellence de son action sur lui-même consisterait à développer ensemble ses trois facultés. ( Voire l'analogie en inter-disciplinarité où la Science économique n'est rien sans Sciences politiques, où le Théâtre n'est rien sans Psychanalyse, où la Religion n'est rien sans Philosophie, et où la Philosophie n'est rien sans sciences économiques, sciences politiques, sciences des religions, théâtre et psychanalyse...CQFD.... :  L'homme complet se distinguerait par une prédominance fortifiée de tout le développement qu'auraient acquis les deux autres aspects de sa nature. Industriel, il joindrait à la science parfaite de son industrie la connaissance des principales lois de la nature, de l'homme, et de Dieu; au sentiment épuré du beau et du bon, un religieux amour de l'Humanité dans sa. famille et dans tous les hommes. Artiste, il recevrait une force et une fécondite inépuisable de l'idéal, qui lui aurait ouvert les sources vives de l'inspiration, et il enrichirait en lui la science de son art de toute la science qu'il amasserait dans d'autres domaines, et de tout l'amour qu'il répandrait autour de lui. Savant, il ne serait insensible à aucunes beautés des arts, estimerait au même titre toutes les industries, et s'attacherait de tout son cœur à contribuer aux progrès des hommes pour contribuer à leur bonheur. Enfin, quel que fut cet homme, industriel, artiste, ou savant, il serait surtout profondément religieux, et, l'inspiration tournée vers Dieu, il marcherait au Ciel, c'est-à-dire au progrès, à la perfection indéfinie, mais avec la conscience qu'il ne peut y arriver seul, qu'il ne peut y entrer si l'Humanité n'y marche avec lui du même pas, avec la même foi, sous la même lumière.

concluons, pour le point de moralité humaine, que le mal est partout , mais avec un mélange de bien partout, et que l'on peut trouver parmi les riches comme parmi les pauvres l' homme vicieux à côté de l'homme vertueux. Convenons de la faiblesse humaine tant en nous-mêmes que dans les autres, ne nous jetons pas. réciproquement l'injure et le mépris, mais croyons nous plutot faits pour l' Egalité, propres à l'Egalité, dignes de l'Egalté.. . (...) 

Aimez l'Egalité, leur  dirons-nous; car elle est bonne pour tous les hommes ; également bonne pour tous, comme il vous est aisé de le reconnaître par vous-mêmes. Aimez-la, et vous la comprendrez.

Ce que l' on aime beaucoup, on le comprend aisément.

 

 

3 - . Poésie : l'Afrique dans cent ans par CHARLES PONCY, Ouvrier maçon et Edmond Tissier : Le Poète et le forgeron

l'Afrique dans cent ans par CHARLES PONCY, Ouvrier maçon 

(... ) Et ce sol, par la guerre aujourd'hui déchiré,

Avant cent ans d'ici sera transfiguré.

Des langues et des mœurs la fusion s'opère.

Jour rendre grâce à Dieu de leurs destins plus doux,

Les générations qui viendront après vous

Ne reconnaîtront plus qu'un seul et même Père (...) 

Oh! laisse nos voix te bénir,

Ange des saintes prophéties!

Pour organiser l'avenir Fais su rgir de nouveaux Messies.

Ferme tes feuillets sibyllins, De foi, d'amour, de bonheur pleins;

Rouvre-les après cent années, Et garde de tout changement

Le magnifique dénoûment Du drame de nos destinées.

CHARLES PONCY, Ouvrier maçon.

Le Poète et le forgeron par Edmond TISSIER

Frère, le cri sanglant qne la guerre soulève

Ne vibre plus au sein des peuples en travail;

Au combat social la parole est un glaive,

Qui frappe incessamment le vieux monde au poitrail,

La Raison et l'Amour remersent la barrière

Qui s'opposait encore aux saintes fusions

 L'Industrie, à son tour, soumettant la Malière,

Efface la distance entre les nations.

L'homme, ayant enfin dépouillé l'homme antique,

N' est ni peuple, ni pnnce, il est l'Humanité;

Chacun rompt avec tous le pain eucharistique,

Et sait comprendre Dieu dans sa triple unité.

Courage, forgeron! Au chant sacré des lyres,

Tous les hommes en chœur reconstruiront un jour

Le saint temple où viendront se fondre les empires,

Et le règne du Christ enfin aura son tour

 Ils donneront pour base au suprême édifice

La Liberté céleste et la Fraternité, pour clef de Voûte

Dieu  pour autel la Justice.

Et pour couronnement la sainte Égalité.

 

Consultez Criaeau.org : 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :